En octobre 2005, une femme âgée de 38 ans est venue me consulter pour des problèmes de palpitations. Dans le passé, elle avait bien répondu à Staphysagria 200K pour une cystite récurrente. Les palpitations s’aggravent la nuit, particulièrement autour de 4 heures du matin ; elles la réveillent. Elles sont également aggravées à la suite d’expériences excitantes; elles commencent soudainement, s'arrêtent spontanément, lui donnant l’impression d’avoir couru rapidement.
Dans le passé, elle a été traitée avec du Carbimazole pour une hyperthyroïdie. Les palpitations lui rappellent cette période, puisqu'elles présentent les mêmes symptômes qu’elle nomme « hyper-sentiment », comme si elle était dissociée, se tenant hors d'elle-même.
Elle a un travail très prenant; elle et son compagnon possèdent leur propre entreprise de conception et d'exportation de produits en bois.
Symptômes
généraux :
Désirs: fromage, fromage français, fromage aux clous
de girofles, vin rouge, pain, chocolat
Aversions
: viande, café
Soif : très assoiffée
Menstruations : cycles irréguliers, peuvent survenir toutes les deux semaines
et être ensuite absentes pendant 6 mois. Lorsqu’elles adviennent, ses règles
durent entre 2 et 7 jours. Les pertes de sang peuvent être soit profuses soit
peu abondantes. Quelquefois, elle a des bouffées de chaleurs avec palpitations
et transpiration, et une pression à l’occiput, suivies par un désir de tisane ;
spécialement verveine citronnée ou menthe.
Personnalité :
Elle est très créative ; elle fait de la peinture à l'huile et de la céramique,
et crée ses propres couleurs avec divers pigments. Elle est très sensible aux
humeurs des autres et capte ce qui se passe autour d’elle ; c'est quelque chose
qu'elle a appris de sa mère sourde lorsqu’elle était petite. Elle aime toucher
les personnes à qui elle parle. Elle est heureuse et gaie et n'aime pas les
conflits, préférant être en accord avec les autres. Elle aime voyager.
Histoire personnelle :
Elle est
l’enfant unique d'une mère qui a souffert d'un traumatisme de guerre. Après les
attaques du 11 septembre à New York, sa mère a emballé ses affaires et a
disparu pendant des semaines jusqu'à ce qu'on la retrouve finalement. Elle ne
veut pas avoir de contact avec qui que ce soit, pas même avec sa propre fille,
qui donc attend jusqu’à ce que sa mère prenne l’initiative.
Observation :
Elle est très animée, ouverte et communicative; gaie et riant beaucoup. Elle
s’habille souvent en noir. J'ai noté qu'elle crée une atmosphère presque
euphorique ; je me retrouve souvent moi-même n’en pouvant plus de rire.
Analyse :
C'est un cas de Lycopus virginicus (patte de loup américain) de la famille des
Lamiacées (autrefois appelée les Labiatées ou fleurs à lèvres). Une
caractéristique de Lycopus est l’hyperthyroïdie avec palpitations. Selon Jan
Scholten, les patients ayant besoin des Lamiacées nous rappellent Phosphorus :
sensible et communicatif. Il y a souvent une certaine joie de vivre, parfois de
la sensualité. Les plantes elles-mêmes stimulent les sens, particulièrement par
leur odeur et leur goût : le thym, la lavande, la menthe poivrée, le basilic,
l’origan, la verveine citronnée, la sauge, etc. Parfois, elles sont un
« plaisir pour les yeux » ; on n’a qu’à penser aux champs de lavande
en Provence. Ce qui est remarquable dans son cas, est le désir de et
l'amélioration par la tisane de menthe ou de verveine citronnée, qui sont
toutes deux de la famille des Lamiacées.
Lorsque je lui donnai le nom de la plante prescrite, elle me répondit avec enthousiasme que son balcon était rempli de pots de basilic, de verveine et de menthe. Toute son histoire est remplie de l’atmosphère et du parfum des fleurs à lèvres. Finalement, l’euphorie durant la consultation, tant pour elle que pour moi, a confirmé cette prescription.
Après la prise du remède, ses palpitations disparurent complètement ; elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis des années, depuis l'hyperthyroïdie. Elle a continué à bien se porter durant ces cinq dernières années.
Photo:
Wikimedia Commons
Lycopus europaeus. Gouda, Pays-Bas
Mon coeur bat la chamade : Lycopus virginicusEn octobre 2005, une femme âgée de 38 ans est venue me consulter pour des problèmes de palpitations. Dans le passé, elle avait bien répondu à Staphysagria 200K pour une cystite récurrente. Les palpitations s’aggravent la nuit, particulièrement autour de 4 heures du matin ; elles la réveillent. Elles sont également aggravées à la suite d’expériences excitantes; elles commencent soudainement, s'arrêtent spontanément, lui donnant l’impression d’avoir couru rapidement. Dans le passé, elle a été traitée avec du Carbimazole pour une hyperthyroïdie. Les palpitations lui rappellent cette période, puisqu'elles présentent les mêmes symptômes qu’elle nomme « hyper-sentiment », comme si elle était dissociée, se tenant hors d'elle-même. Elle a un travail très prenant; elle et son compagnon possèdent leur propre entreprise de conception et d'exportation de produits en bois. Symptômes
généraux : Personnalité : Histoire personnelle : Observation : Analyse : Lorsque je lui donnai le nom de la plante prescrite, elle me répondit avec enthousiasme que son balcon était rempli de pots de basilic, de verveine et de menthe. Toute son histoire est remplie de l’atmosphère et du parfum des fleurs à lèvres. Finalement, l’euphorie durant la consultation, tant pour elle que pour moi, a confirmé cette prescription. Après la prise du remède, ses palpitations disparurent complètement ; elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis des années, depuis l'hyperthyroïdie. Elle a continué à bien se porter durant ces cinq dernières années. Photo:
Wikimedia Commons |
Spektrum der Homöopathie, die Hefte
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