J. est un jeune homme que j’ai suivi depuis 2003. Il avait alors 26 ans.
Les plaintes qui reviennent : des douleurs et tensions diverses dans le dos, une perte de la sensibilité de la main gauche au réveil, et surtout un profond mal-être général, qu’il va développer et amplifier au cours des années et des responsabilités qu’il va devoir assumer. Mais dés le début, le ton était donné :
J : « Vers 17 ans, je tombe en dépression. Je n’arrivais pas à me centrer. J’étais complètement perdu. Des périodes où je pensais que j’allais devenir fou. Je me suis réfugié dans la religion, mais je n’avais plus les pieds sur terre. Il y a des restes, c’est très cyclique.
« Je suis toujours en lutte, dans la dualité, ne pas faire la part des choses entre le bien et le mal.
« Parfois je suis complètement dépassé par mes idées, qui me gouvernent. J’avais peur que mes pensées soient créatrices. »
Il a très peur de la maladie, avoue être « un peu hypochondriaque », et a recours à des actes magiques ou rituels conjuratoires pour conjurer le sort.
Il est ébéniste de formation. Il vit avec une jeune femme et ils ont un enfant. Mais très vite le couple est en crise, et en 05, sa compagne le quitte. J. va faire une longue traversée du désert et se retrouvé face à « ses démons ».
J : « Cela me projette dans le passé : des angoisses à être tout seul. C’est une catastrophe : je suis incapable de l’assumer. J’en voulais toujours aux gens, avec des pensées très négatives pour les personnes qui me sont proches. Sa présence (de sa femme) m’apaisait et clarifiait mes idées. Pour moi, la pensée est très créatrice, et d’émettre des pensées peut permettre leur réalisation. J’ai toujours une grande difficulté à faire la part des choses entre le bien et le mal. Pour moi, la spiritualité, c’est la haute montagne. Je suis très là-haut, je m’évade en montagne. »
Il se remet en ménage avec la sœur de sa femme, qui vient de divorcer et a deux enfants. Il est las, dit devoir porter tout le poids du monde sur les épaules. Il ne s’investit pas dans son travail. Tout est lourd, pesant. Il entreprend une thérapie.
Un rêve : « De mon ex-femme : beaucoup de sexualité avec elle. C’est elle qui domine, et souvent ma mère intervient dans ce rêve… » Interprétation : je me comporte comme un petit garçon.
Les années passent, J. a 32 ans.
J : « Je suis angoissé. C’est par période. Pendant quelques mois je peux ruminer la même phrase toute la journée. Par exemple, peur de faire du mal à Lola (1ère enfant de cette nouvelle union) par la pensée. De lui envoyer de l’énergie négative quand je la prends.
« J’ai peur de me faire envahir par l’invisible : il faut toujours que je me protège dans ma tête. J’ai l’impression d’être sous une influence. »
Il a créé sa propre entreprise de décoration intérieure, mais a beaucoup de mal pour la gérer. Il est englué dans ses conflits internes.
GP : Parlez-moi de votre famille.
J : « Mes parents ont divorcés quand j’avais 12-13 ans. Mon père était menuisier. Il était très violent, s’en prenait à ma mère et à mon frère. Ma mère et ma grand-mère l’ont un peu fait passer pour fou. Il a été interné dans un hôpital psychiatrique. J’ai assisté à des scènes de violence verbales, et des gestes … J’ai tellement pris parti pour ma mère que j’ai eu des idées de tuer mon père. Après leur séparation, par période, je dormais avec ma mère. Elle venait se réfugier dans mon lit.
« Si ma mère est seule sur Annecy, je vais l’appeler. On a encore un rapport très fusionnel.
« Ma mère m’a toujours donné une image très noire de mon père. Je crois que c’est une femme castratrice. Mon père a dû être frustré toute sa vie. Il l’appelait Bernadette Soubirous ou Sainte Nitouche. »
Il se plaint toujours et encore :
J : « J’ai du mal à être dans le présent. Je ne me sens pas centré dans mon axe. Je suis assez hypochondriaque. J’ai peur de la mort. Peur de ne pas vivre vieux, ou d’avoir une maladie grave. Surtout le cancer. Je m’imagine que je vais en avoir un ou que j’en ai un.
« Je me suis fait remettre l’Atlas et cela m’a aidé. Je me sens voûté. Je ne peux pas me redresser. J’ai la tête dans le brouillard et ne peux réfléchir. Je ne me sens pas ancré, cela m’angoisse. Sensation que mon équilibre vacille un peu. C’est pas des vertiges (il fait un mouvement de va et vient sur le côté avec la tête). Quand tout s’accumule comme çà, j’ai une descente très bas. Je remets tout en cause : ma vie, le couple. Mais pas d’idée suicidaire, ni de mort. J’angoisse de perdre le contrôle de moi-même, de devenir fou. »
Les sensations de vaciller vont se transformer en véritables vertiges, qui vont entraîner tout un bilan ORL et neuro (IRM), qui revient normal.
J : « J’ai le cerveau en décalé avec moi ; je me sens à côté de mes pompes.
« Je viens aussi d’apprendre que j’attendais à nouveau un enfant. J’ai pas réalisé. Plus le temps passe, moins j’y suis préparé. J’arrive pas à avoir un avis sur la question. Je ne suis pas prêt.
« C’est cyclique. Par période, j’ai des pensées obsessionnelles, des tiraillements entre le bien et le mal. J’ai toujours des pensées négatives, et je lutte contre çà en permanence. J’ai toujours peur du mal, du diable. Dans ma tête, je ne veux faire que le bien, la lumière, et j’ai des pensées inverses qui viennent. C’est sans arrêt un combat intérieur. Il faut que j’aie des pensées de louanges, et pour l’archange Gabriel… et spontanément, j’ai l’inverse qui se produit : des louanges au diable. J’ai peur de perdre le contrôle. »
GP : Vos pensées obsessionnelles ?
J : « Il faut pas qu’il y ait d’espace où je ne pense à rien parce que c’est là que les pensées obsessionnelles surviennent.
« Je peux pas vous les dire, parce que pour moi, ce serait leur donner vie. Impression de devenir fou. »
Un rêve : « J’avais des gros lombrics sur la tête. »
J : « Par moment j’ai besoin de lire des prières, de lire des textes très religieux, mais j’ai peur de ne pas m’adresser à la bonne personne, et après cela, pendant une semaine, j’ai l’impression que je suis perdu. Pendant 2-3 semaines, je peux être à côté de moi, pas être sur mon axe, comme en dehors de mon corps.
« Impression comme si le diable était en moi, comme si j’étais possédé. J’ai peur que toutes mes mauvaises pensées se réalisent. Les pensées obsessionnelles peuvent être des insultes envers Dieu… après, impression que je vais être puni. »
Prescription : nous sommes en janvier 2010 et il reçoit une dose de Mancinella 15 CH
Suivi
Deux mois plus tard : « J’ai rien senti, pas de modification. Je suis extrêmement fatigué, mentalement et physiquement. Chaque jour nouveau est accueilli avec une grande joie. Le matin en général, je suis apaisé, parce que mes idées se sont dissipées quand je me lève. Après, çà part dans tous les sens. »
GP : Idées dans tous le sens ?
J : « Les idées viennent par cycle, qui prennent parfois énormément d’importance et je dois les combattre. J’en arrive à avoir des tics : comme me frotter le visage pour combattre ces idées.
« L’idée obsessionnelle, c’est : je ne veux pas du diable. C’est comme si j’avais peur d’aller de ce côté là. Si je veux une pensée positive, de lumière, c’est exactement l’inverse qui apparaît et qui devient obsessionnel au point de cacher la pensée positive. »
Prescription : je lui redonne Mancinella 30 CH
Suivi
Quatre mois plus tard : « Je suis toujours sujet aux pensées obsessionnelles. Il faut que je repousse le diable, tout le temps. Je suis obligé de faire un cérémonial, un rituel conjuratoire.
« Notre petite fille est née début avril, et j’ai rêvé que c’est ma mère qui accouchait (à la place de ma femme).
« J’ai peur de la puissance de ma pensée.
« Je ne prend pas vraiment de plaisir dans les relations sexuelles. C’est surtout du plaisir dans l’imaginaire, dans mes fantasmes.
« Toutes les pensées démarrent à l’adolescence, avec la séparation de mes parents. Ma culpabilité aussi, avec la masturbation. Il fallait que je demande pardon à Dieu.
« Quand je vois une voiture de police, je me dis : c’est pour moi. Quand je suis un peu distrait sur la route, je me dis : j’ai écrasé quelqu’un. Alors je fais demi-tour et je vais voir s’il n’y a personne par terre. »
Là, je suis perplexe, parce que j’étais convaincu du remède que je lui avais donné. Quelque chose m’échappe, et je lui donne : Kalium bromatum 15 puis 30 CH.
Il revient quatre mois plus tard, en me disant que les vertiges qu’il avait eus deux ans auparavant sont revenus. Il est de plus en plus inquiet.
J : « … cela me fait penser beaucoup à la mort : çà m’inquiète beaucoup. Je pense que je peux mourir.
« Toujours les pensées obsessionnelles, mais je m’en arrange.
« Je sens que cela a un rapport avec ma mère : elle a pas besoin de dire, c’est le ton… . Je sais qu’elle attend le dimanche que je l’appelle … Tous les dimanches, je me sens redevable de faire ça, aller la voir. Je ne me sens pas encore un homme face à elle. Je suis toujours le petit enfant. Elle a un côté castratrice … elle transmet ses peurs. »
Sur les symptômes :
- Illusion d’être possédé
- Illusion, deux courants de pensées l’influencent en même temps
- Illusion être sous influence
… je lui donne : Salix fragilis
On se revoit en urgence deux mois plus tard : il est victime de grands vertiges giratoires. Un ORL lui dit : « Je sais ce que vous n’avez pas, mais je ne sais pas ce que vous avez ! » Formule magique qui déclenche chez notre patient, en plus des vertiges, une crise de panique.
Une dose de Conium viendra à bout des vertiges, mais pas de l’angoisse.
J : « J’ai fait un rêve : que j’allais dans un ascenseur chercher des gens à l’aéroport. Je me retrouve bloqué dans l’ascenseur et cela me réveille … j’étouffe.
« Le lendemain, je sors pour faire un course, et me sentais de plus en plus oppressé. Je ne suis pas allé au magasin, mais directement aux urgences. Je ressors avec une ordonnance de laroxyl®. »
Et il repart à me raconter ses sempiternelles obsessions, son combat contre le mal, contre le diable, la peur que se matérialisent ses pensées, la peur de perdre le contrôle et de basculer de l’autre côté,…
J : « Je pense que j’ai un grande culpabilité en moi. Je pense que cela touche à ma sexualité, ou aux rapports entre mon père, ma mère ? Est-ce qu’il s’est passé quelque chose avec ma mère ? Les pensées obsessionnelles démarrent à la séparation de mes parents. J’ai l’image de mon père comme d’un homme frustré sexuellement. J’ai toujours pris la défense de ma mère : un état fusionnel avec elle. À l’adolescence, je dormais dans le même lit que ma mère. Je voulais tuer mon père. »
Il fait de lui-même ce rapide récapitulatif. Je relis le dossier et réfléchis.
Et je lui donne : Mancinella MK, une dose
On se revoit deux mois plus tard, et j’assiste stupéfait à un cours de théorie homéopathique : loi de Hering, à propos de la guérison.
J : « C’est un électrochoc. Les symptômes d’oppression disparaissent, pendant 3-4 jours, puis cela revient, avec tous les organes durs, tendus : dans la cage thoracique, puis dans le bas du vente. Puis cela descend encore, comme si on me plantait les doigts dans les reins. Puis apparition de brûlures urinaires, dans l’urètre, et cela descend dans les testicules (CBU - , mais présence de cristaux de phosphates de Ca +++). Puis cela descend dans les cuisses, et dans les mollets, comme si j’avais un collant très serrant. Et sensation des pieds et des mains glacées, de fourmillements et d’alternance de froid/chaud.
« Pourtant, je me sens bien. Pas du tout fatigué.
« Et j’ai toutes mes obsessions qui sont en train de partir. Je dirais un mieux à 80 %.
« Cela m’ancre beaucoup plus d’être centré sur mon corps. Je n’ai pratiquement plus de vertige.
« J’avais très peur de perdre contrôle et de faire le mal autour de moi. C’est passé. »
GP. : Vos rêves ?
J : « Je rêve beaucoup plus. Mais ce sont des rêves plus concrets. Ça pourrait être proche de la réalité. Beaucoup de la famille.
« J’ai beaucoup moins envie de sexualité.
« Ma compagne est beaucoup plus avenante à mon égard, plus dans la séduction. »
J’ai un an de recul sur cette observation, et J. n’a plus jamais contacté ses « vieux démons ».
Photos
Portrait des Teufels aus der Kirche in Rennes-le-Chateau; Awobo; Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0
Scissors; Mike Paradise; Flickr
Possédé par les démons: un cas de MancinellaJ. est un jeune homme que j’ai suivi depuis 2003. Il avait alors 26 ans. Les plaintes qui reviennent : des douleurs et tensions diverses dans le dos, une perte de la sensibilité de la main gauche au réveil, et surtout un profond mal-être général, qu’il va développer et amplifier au cours des années et des responsabilités qu’il va devoir assumer. Mais dés le début, le ton était donné : J : « Vers 17 ans, je tombe en dépression. Je n’arrivais pas à me centrer. J’étais complètement perdu. Des périodes où je pensais que j’allais devenir fou. Je me suis réfugié dans la religion, mais je n’avais plus les pieds sur terre. Il y a des restes, c’est très cyclique. « Je suis toujours en lutte, dans la dualité, ne pas faire la part des choses entre le bien et le mal. « Parfois je suis complètement dépassé par mes idées, qui me gouvernent. J’avais peur que mes pensées soient créatrices. » Il a très peur de la maladie, avoue être « un peu hypochondriaque », et a recours à des actes magiques ou rituels conjuratoires pour conjurer le sort. Il est ébéniste de formation. Il vit avec une jeune femme et ils ont un enfant. Mais très vite le couple est en crise, et en 05, sa compagne le quitte. J. va faire une longue traversée du désert et se retrouvé face à « ses démons ». J : « Cela me projette dans le passé : des angoisses à être tout seul. C’est une catastrophe : je suis incapable de l’assumer. J’en voulais toujours aux gens, avec des pensées très négatives pour les personnes qui me sont proches. Sa présence (de sa femme) m’apaisait et clarifiait mes idées. Pour moi, la pensée est très créatrice, et d’émettre des pensées peut permettre leur réalisation. J’ai toujours une grande difficulté à faire la part des choses entre le bien et le mal. Pour moi, la spiritualité, c’est la haute montagne. Je suis très là-haut, je m’évade en montagne. » Il se remet en ménage avec la sœur de sa femme, qui vient de divorcer et a deux enfants. Il est las, dit devoir porter tout le poids du monde sur les épaules. Il ne s’investit pas dans son travail. Tout est lourd, pesant. Il entreprend une thérapie. Un rêve : « De mon ex-femme : beaucoup de sexualité avec elle. C’est elle qui domine, et souvent ma mère intervient dans ce rêve… » Interprétation : je me comporte comme un petit garçon. Les années passent, J. a 32 ans. J : « Je suis angoissé. C’est par période. Pendant quelques mois je peux ruminer la même phrase toute la journée. Par exemple, peur de faire du mal à Lola (1ère enfant de cette nouvelle union) par la pensée. De lui envoyer de l’énergie négative quand je la prends. « J’ai peur de me faire envahir par l’invisible : il faut toujours que je me protège dans ma tête. J’ai l’impression d’être sous une influence. » Il a créé sa propre entreprise de décoration intérieure, mais a beaucoup de mal pour la gérer. Il est englué dans ses conflits internes. GP : Parlez-moi de votre famille. J : « Mes parents ont divorcés quand j’avais 12-13 ans. Mon père était menuisier. Il était très violent, s’en prenait à ma mère et à mon frère. Ma mère et ma grand-mère l’ont un peu fait passer pour fou. Il a été interné dans un hôpital psychiatrique. J’ai assisté à des scènes de violence verbales, et des gestes … J’ai tellement pris parti pour ma mère que j’ai eu des idées de tuer mon père. Après leur séparation, par période, je dormais avec ma mère. Elle venait se réfugier dans mon lit. « Si ma mère est seule sur Annecy, je vais l’appeler. On a encore un rapport très fusionnel. « Ma mère m’a toujours donné une image très noire de mon père. Je crois que c’est une femme castratrice. Mon père a dû être frustré toute sa vie. Il l’appelait Bernadette Soubirous ou Sainte Nitouche. » Il se plaint toujours et encore : J : « J’ai du mal à être dans le présent. Je ne me sens pas centré dans mon axe. Je suis assez hypochondriaque. J’ai peur de la mort. Peur de ne pas vivre vieux, ou d’avoir une maladie grave. Surtout le cancer. Je m’imagine que je vais en avoir un ou que j’en ai un. « Je me suis fait remettre l’Atlas et cela m’a aidé. Je me sens voûté. Je ne peux pas me redresser. J’ai la tête dans le brouillard et ne peux réfléchir. Je ne me sens pas ancré, cela m’angoisse. Sensation que mon équilibre vacille un peu. C’est pas des vertiges (il fait un mouvement de va et vient sur le côté avec la tête). Quand tout s’accumule comme çà, j’ai une descente très bas. Je remets tout en cause : ma vie, le couple. Mais pas d’idée suicidaire, ni de mort. J’angoisse de perdre le contrôle de moi-même, de devenir fou. » Les sensations de vaciller vont se transformer en véritables vertiges, qui vont entraîner tout un bilan ORL et neuro (IRM), qui revient normal. J : « J’ai le cerveau en décalé avec moi ; je me sens à côté de mes pompes. « Je viens aussi d’apprendre que j’attendais à nouveau un enfant. J’ai pas réalisé. Plus le temps passe, moins j’y suis préparé. J’arrive pas à avoir un avis sur la question. Je ne suis pas prêt. « C’est cyclique. Par période, j’ai des pensées obsessionnelles, des tiraillements entre le bien et le mal. J’ai toujours des pensées négatives, et je lutte contre çà en permanence. J’ai toujours peur du mal, du diable. Dans ma tête, je ne veux faire que le bien, la lumière, et j’ai des pensées inverses qui viennent. C’est sans arrêt un combat intérieur. Il faut que j’aie des pensées de louanges, et pour l’archange Gabriel… et spontanément, j’ai l’inverse qui se produit : des louanges au diable. J’ai peur de perdre le contrôle. » GP : Vos pensées obsessionnelles ? J : « Il faut pas qu’il y ait d’espace où je ne pense à rien parce que c’est là que les pensées obsessionnelles surviennent. « Je peux pas vous les dire, parce que pour moi, ce serait leur donner vie. Impression de devenir fou. » Un rêve : « J’avais des gros lombrics sur la tête. » J : « Par moment j’ai besoin de lire des prières, de lire des textes très religieux, mais j’ai peur de ne pas m’adresser à la bonne personne, et après cela, pendant une semaine, j’ai l’impression que je suis perdu. Pendant 2-3 semaines, je peux être à côté de moi, pas être sur mon axe, comme en dehors de mon corps. « Impression comme si le diable était en moi, comme si j’étais possédé. J’ai peur que toutes mes mauvaises pensées se réalisent. Les pensées obsessionnelles peuvent être des insultes envers Dieu… après, impression que je vais être puni. » Prescription : nous sommes en janvier 2010 et il reçoit une dose de Mancinella 15 CH Suivi Deux mois plus tard : « J’ai rien senti, pas de modification. Je suis extrêmement fatigué, mentalement et physiquement. Chaque jour nouveau est accueilli avec une grande joie. Le matin en général, je suis apaisé, parce que mes idées se sont dissipées quand je me lève. Après, çà part dans tous les sens. » GP : Idées dans tous le sens ? J : « Les idées viennent par cycle, qui prennent parfois énormément d’importance et je dois les combattre. J’en arrive à avoir des tics : comme me frotter le visage pour combattre ces idées. « L’idée obsessionnelle, c’est : je ne veux pas du diable. C’est comme si j’avais peur d’aller de ce côté là. Si je veux une pensée positive, de lumière, c’est exactement l’inverse qui apparaît et qui devient obsessionnel au point de cacher la pensée positive. » Prescription : je lui redonne Mancinella 30 CH Suivi Quatre mois plus tard : « Je suis toujours sujet aux pensées obsessionnelles. Il faut que je repousse le diable, tout le temps. Je suis obligé de faire un cérémonial, un rituel conjuratoire. « Notre petite fille est née début avril, et j’ai rêvé que c’est ma mère qui accouchait (à la place de ma femme). « J’ai peur de la puissance de ma pensée. « Je ne prend pas vraiment de plaisir dans les relations sexuelles. C’est surtout du plaisir dans l’imaginaire, dans mes fantasmes. « Toutes les pensées démarrent à l’adolescence, avec la séparation de mes parents. Ma culpabilité aussi, avec la masturbation. Il fallait que je demande pardon à Dieu. « Quand je vois une voiture de police, je me dis : c’est pour moi. Quand je suis un peu distrait sur la route, je me dis : j’ai écrasé quelqu’un. Alors je fais demi-tour et je vais voir s’il n’y a personne par terre. » Là, je suis perplexe, parce que j’étais convaincu du remède que je lui avais donné. Quelque chose m’échappe, et je lui donne : Kalium bromatum 15 puis 30 CH. Il revient quatre mois plus tard, en me disant que les vertiges qu’il avait eus deux ans auparavant sont revenus. Il est de plus en plus inquiet. J : « … cela me fait penser beaucoup à la mort : çà m’inquiète beaucoup. Je pense que je peux mourir. « Toujours les pensées obsessionnelles, mais je m’en arrange. « Je sens que cela a un rapport avec ma mère : elle a pas besoin de dire, c’est le ton… . Je sais qu’elle attend le dimanche que je l’appelle … Tous les dimanches, je me sens redevable de faire ça, aller la voir. Je ne me sens pas encore un homme face à elle. Je suis toujours le petit enfant. Elle a un côté castratrice … elle transmet ses peurs. » Sur les symptômes : - Illusion d’être possédé - Illusion, deux courants de pensées l’influencent en même temps - Illusion être sous influence … je lui donne : Salix fragilis On se revoit en urgence deux mois plus tard : il est victime de grands vertiges giratoires. Un ORL lui dit : « Je sais ce que vous n’avez pas, mais je ne sais pas ce que vous avez ! » Formule magique qui déclenche chez notre patient, en plus des vertiges, une crise de panique. Une dose de Conium viendra à bout des vertiges, mais pas de l’angoisse. J : « J’ai fait un rêve : que j’allais dans un ascenseur chercher des gens à l’aéroport. Je me retrouve bloqué dans l’ascenseur et cela me réveille … j’étouffe. « Le lendemain, je sors pour faire un course, et me sentais de plus en plus oppressé. Je ne suis pas allé au magasin, mais directement aux urgences. Je ressors avec une ordonnance de laroxyl®. » Et il repart à me raconter ses sempiternelles obsessions, son combat contre le mal, contre le diable, la peur que se matérialisent ses pensées, la peur de perdre le contrôle et de basculer de l’autre côté,… J : « Je pense que j’ai un grande culpabilité en moi. Je pense que cela touche à ma sexualité, ou aux rapports entre mon père, ma mère ? Est-ce qu’il s’est passé quelque chose avec ma mère ? Les pensées obsessionnelles démarrent à la séparation de mes parents. J’ai l’image de mon père comme d’un homme frustré sexuellement. J’ai toujours pris la défense de ma mère : un état fusionnel avec elle. À l’adolescence, je dormais dans le même lit que ma mère. Je voulais tuer mon père. » Il fait de lui-même ce rapide récapitulatif. Je relis le dossier et réfléchis. Et je lui donne : Mancinella MK, une dose On se revoit deux mois plus tard, et j’assiste stupéfait à un cours de théorie homéopathique : loi de Hering, à propos de la guérison. J : « C’est un électrochoc. Les symptômes d’oppression disparaissent, pendant 3-4 jours, puis cela revient, avec tous les organes durs, tendus : dans la cage thoracique, puis dans le bas du vente. Puis cela descend encore, comme si on me plantait les doigts dans les reins. Puis apparition de brûlures urinaires, dans l’urètre, et cela descend dans les testicules (CBU - , mais présence de cristaux de phosphates de Ca +++). Puis cela descend dans les cuisses, et dans les mollets, comme si j’avais un collant très serrant. Et sensation des pieds et des mains glacées, de fourmillements et d’alternance de froid/chaud. « Pourtant, je me sens bien. Pas du tout fatigué. « Et j’ai toutes mes obsessions qui sont en train de partir. Je dirais un mieux à 80 %. « Cela m’ancre beaucoup plus d’être centré sur mon corps. Je n’ai pratiquement plus de vertige. « J’avais très peur de perdre contrôle et de faire le mal autour de moi. C’est passé. » GP. : Vos rêves ? J : « Je rêve beaucoup plus. Mais ce sont des rêves plus concrets. Ça pourrait être proche de la réalité. Beaucoup de la famille. « J’ai beaucoup moins envie de sexualité. « Ma compagne est beaucoup plus avenante à mon égard, plus dans la séduction. » J’ai un an de recul sur cette observation, et J. n’a plus jamais contacté ses « vieux démons ». Photos |
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